Après cette intense semaine de préparation à la transatlantique, nos trois moussaillons nous quittent et Manu et moi nous retrouvons seuls avec Bossa Nova pour la première fois depuis le départ de Quiberon ! Et cette pauvre Bossa Nova, nous l’avons un peu négligée depuis le départ. Eh oui, un bateau ça s’entretient, et surtout un bateau qui voyage… Pas de panique, cette semaine du 13 au 18 septembre sera dédiée à bichonner Bossa, qui ne bougera pas de Cascais. Et pour l’occasion cet article est co-écrit par Manu et Océane 🙂
L’injuste prix
On commence par les winches ! Kezako ? Ce sont ces petits trucs noirs autour desquels on enroule les bouts (cordes) qui nous permettent de régler les voiles. Sans eux on n’irait pas bien loin, car ils démultiplient la force de nos petits bras pour hisser tout ça ! On décide de les démonter pour les graisser… Au-delà du casse-tête chinois que représente le remontage (note pour trop tard : prendre une vidéo du démontage pour faciliter l’opération inverse), on se heurte à la mafia du marché de l’accastillage… Un petit ressort (voyez l’image ci-dessous) est cassé sur un winch, il faut le remplacer : jouons à l’injuste prix : selon vous, combien ça devrait coûter, et combien ça coûte réellement dans les magasins d’accastillage ?
On complète le tableau avec d’autres petites choses cassées à remplacer dans le bateau, mais notre banquier s’affole et on réfléchit à des solutions low-tech pour les prochaines galères… Comme par exemple sur le moteur, qui continue ses petites incontinences de liquide de refroidissement et cela malgré les 2 changements de bouchon.
C’est là que commence le festival des tentatives de séduction des mécanos de la marina de Cascais, très « j’arrive dans 5 minutes » dans le discours, et plutôt « Ah non finalement je passerai peut-être demain soir » dans la pratique. Nous faisons, lors de nos multiples visites (on peut presque évoquer un sitting) chez les mécaniciens, la rencontre de Jean-Pierre Dick, grand marin français au palmarès bien fourni (marin de l’année en 2011, double vainqueur de la Jacques Vabres, 3 Vendée Globe à son actif…). Mais ici au Portugal, Jean-Pierre est un homme comme les autres, et Carlos le mécano ne s’émeut pas de son doux sourire lorsqu’il essaye de nous passer devant… Désolée Jean-Pierre, ton problème de générateur attendra !
Pour cela, la voile est vraiment un sport à part : je pense que Cristiano Ronaldo aurait du mal à passer inaperçu dans n’importe quel club de football de la planète, mais en voile c’est différent : « You don’t know who I am ? Puisque je vous dis que my name is Dick, Jean-Pierre Dick, you don’t recognize me ? I won the Transat Jacques Vabres 2 times and I need to represent France to the regate of Saint-Tropez in 2 days with my JP 54 ».
Escapade lisboète
Trêve de discussions mécanico-philosophiques, nous décidons de profiter un peu de la proximité avec Lisbonne pour y faire une petite excursion le vendredi, un train direct ralliant la capitale à Cascais. Un tour d’eletrico (tramway muito tìpico) à travers les collines lisboètes, un petit resto également muito, muito tìpico (on ne pensait pas manger un jour de l’omelette à la morue et aux chips), et autres déambulations rêveuses entre Lisbonne et Belém plus tard, nous rentrons comblés au bateau (et avec des petits ressorts de winch à un prix moins indécent, enfin !)
Retrouvailles inattendues et Chiliens audacieux
Samedi matin, au moment du désormais traditionnel croque-madame-petit-dej, un bateau rouge mouille juste à côté de Bossa… Et il semble qu’Océane en connaisse les propriétaires ! On retrouve Shani, une amie rencontrée en Alsace, et Benjamin, qui font aussi ce voyage (en 2 ans et demi, petits veinards !). Ils arrivent tout juste à Cascais après une longue nuit de nav, et nous partageons avec plaisir un petit déjeuner, puis un apéro le soir. C’est un plaisir de se retrouver ici sur nos bateaux respectifs, étonnamment loin de l’Alsace !
Le début de la fête est quelque peu perturbé par un bateau chilien qui a décidé de s’installer juste à côté de Bossa… Il faut savoir qu’au mouillage (à l’ancre), les bateaux tournent naturellement face au vent, mais que chaque bateau y va à son rythme… ce qui implique de respecter une certaine distance de sécurité pour éviter tout incident. Or ce fameux Chilien s’est montré un peu optimiste, sinon inconscient, et a décidé de mouiller à 2 mètres de Bossa Nova tout en débarquant avec son annexe 1 minute à peine après avoir jeté l’ancre… Pas terrible. Il revient enfin, et ni une ni deux, Capitaine Manu se rend chez lui en annexe et lui indique dans un espagnol muy perfecto de bouger : « Los barcos se entrechocan ! por eso pongo los pare-battages para que no se touchan !…. Si estoy seguro ? claro que si que hay un peligro y estas gachando mi aperitivo ». Le chilien se déplace à contrecœur, et on apprendra plus tard que lors d’une nuit agitée et venteuse son bateau en percutera un autre…
Manu, Océane, Shani, Ben
19 septembre : remontée du Tage pour aller à la rencontre de notre poète et grand navigateur Thomas !
En y regardant de plus près, nous nous sommes aperçus qu’il y avait une dernière marina à l’est de Lisbonne, proche de l’aéroport, et que des places y étaient disponibles. Si nous avions su… Bref, notre ami Thomas doit atterrir le dimanche 19 septembre pour nous accompagner vers Madère. C’est donc une occasion rêvée pour nous de remonter le Tage à la voile, passer devant la tour Belém qui a dû voir défiler tant de départs et d’arrivées d’expédition, pour enfin passer devant La très célèbre Praça do Comércio.
Prochain épisode : la régate vers Madère avec notre nouveau moussaillon !
3 réflexions sur “Repos à Cascais”
Continuez à écrire à 4 mains , Océane et Manu : ce post est le plus drôle ! Pauvre JP Dick! Quant au chilien, qu’il aille se faire voir à Concarneau ( parce que Chili Concarneau )
Moi j’aime beaucoup le chilien audacieux 😀 Et sinon je mise sur 10€ pour l’injuste prix, 50€ ça parait vraiment too much !!! A bientôt los chicos
Bon la réponse était bien sûr 50€ pour le kit avec les ressorts…