Canaries, épisode 2 : Gran Canaria et Tenerife en famille

Du 16 au 28 octobre, nous naviguons à Gran Canaria et Teferife avec les parents d’Océane. Nous laissons donc la plume à Jacques et Nathalie (respectivement Captain Rackes et Captain Mioux), pour le récit de ces deux semaines canariennes. Attention, il s’agit de leur première expérience de vie à bord d’un voilier !

16 octobre : Mouillage de Las Palmas de Gran Canaria, face à la Playa de Las Alcanaveras 

La matinée s’est écoulée sous un soleil de plus en plus chaud. Depuis la longue jetée devant la plage, nous guettons l’arrivée imminente de Bossa Nova et de ses 2 Captains… Nous, c’est Mioux et Rackes, nos surnoms pour nos enfants.
Seul le népotisme de Captain Océane nous a permis de nous faire accepter dans l’équipage puisque que nous sommes moins compétents en navigation qu’en tant que parents. 

Nous allons passer 10 jours incroyables sur la Bossa et alentours, mais alors que nous scrutons l’océan, nous ne pensons qu’au plaisir de revoir notre fille et Manu….
Les voilà ! Captain Manu manœuvre en pro au milieu des épaves de bateaux de plaisance qui encombrent la marina devant la plage. Le temps de gonfler l’annexe et on se retrouve enfin !

Les voilà !


On passe un peu de temps à la plage de Las Canteras, magnifique mais défigurée par des constructions hideuses et sans harmonie. On préfère passer beaucoup de temps de cette première journée ensemble sur la Calle Ruiz de Alda, où restos et bars ont annexé la chaussée sur toute la longueur de la rue… 

Du 17 au 19 octobre : mouillage inchangé 

Ce matin du 17, nous partons tous les 4 en bus au sud de l’île pour récupérer une voiture de location pour les 3 jours à venir. Maspalomas c’est du tourisme de masse pour les masses d’Allemands. On s’empresse donc de partir en direction de Mogan. Nous circulerons d’un bout à l’autre de Gran Canaria et les paysages sublimes font de la persistance rétinienne, surtout lors de l’ascension du roque de Bentayga ou les autochtones résistèrent à l’invasion Espagnole. Autre épisode marquant, cette matinée de rêve à la Bodegua de Los Berrazales, aussi nommée Finca de Jajar, car ils font du vin et récoltent des fruits et du café. Installés sous une tonnelle en vigne, à flanc de montagne avec une vue incroyable de beauté, on a dégusté tous les produits et on s’est rassasiés de fromage. Le vin et le café vendus (chers) sur place ne satisfirent pas nos palais mais les 52° Celsius atteints cet été y sont peut être pour quelque chose … 

Ne va pas vers la lumière !

20 octobre : Liaison Gran Canaria / Tenerife 

Après le réglage du gréement par l’armateur local et la réparation de la pompe de relevage à fond de cale par mes soins, nous partons à 15h, pour un épisode de : « la croisière, ça m’use ! »
Le vent forcit et dépasse bientôt les 15 nœuds, alors que la nuit tombe, parfois éclipsée par la pleine lune. À 22h48, on atteint le nord de Tenerife, au mouillage en face de la playa de Antequera : la pleine lune découpe des silhouettes de montagnes fantastiques, la houle et le vent ne faiblissent pas, propices à une nuit agitée. 

21 octobre : Nous longeons la côte jusqu’à Radazul, au sud de Santa Cruz. 

Captain Manu a seulement sorti le Génois mais nous faisons des pointes à 8 nœuds grâce au vent arrière. Radazul est construite le long d’une falaise forcement volcanique très abrupte : les immeubles près du port sont tellement proches de la falaise que au moins l’un d’eux à une entrée au pied de l’immeuble et une autre à son sommet, 20 étages plus haut ! C’est très moche, en complète opposition avec les fonds marins et les eaux translucides qui ont attirés des écoles de plongée. 

22 et 23 octobre : port de Radazul 

Avec une voiture de location, nous partons à la découverte de l’île de Tenerife, incroyable concentré de paysages époustouflants et de climats divers : pour rejoindre le pico del Teide qui culmine à plus de 3700m, à l’intérieur du parco national del Teide, il n’y a que 55km depuis Radazul, mais la température fait des écarts de 10° en 2km… alors que l’on passe de la forêt luxuriante au désert martien ! 

La route qui nous mène au village de Masca est vertigineuse : depuis le village, on aperçoit l’océan à 5 km… 

24 et 25 octobre : mouillage à la Playa de Los Cristianos puis à la Playa de Barranco Secco.

Nous quittons Radazul pour rejoindre Los Cristianos. Manu fait une démonstration de tangonage [ah, ce fameux tangon qui fait couler de l’encre et affole l’imagination des néophytes… c’est comme une deuxième bôme de l’autre côté du mât qui permet de positionner les voiles en ciseau (la grand-voile d’un côté, le génois de l’autre, cf la photo) ndlr]. 

Le 25, direction Playa de Barranco Secco. Pas de vent pour rejoindre cette crique isolée et paradisiaque. Avec le coucher de soleil, les falaises se la jouent Technicolor. Nous sommes seuls pour admirer ce spectacle : les très nombreux bateaux charters de touristes restent en moyenne 10 minutes en plein jour…
A la nuit noire, on met les pieds dans l’eau pour voir le plancton bioluminescent. 

26 octobre : mouillage face à la playa de Masca

On longe les falaises de Los Gigantes jusqu’à la crique suivante. Avec l’annexe on rejoint un ponton en pierre, duquel part un sentier de randonnée très bien balisé, qui permet de rejoindre le village de Masca, à 4,7km de la plage. On serpente dans un ravin profond, aux reliefs volcaniques figés, comme les touristes sur les bateaux, qui n’imagineront jamais la splendeur et la force de cet endroit. On retourne sur Bossa puis au mouillage précédent. Petite session snorkeling, pour aller observer la famille de raies pastenague qui niche là.

27 octobre : retour à Los Cristianos 

C’est notre dernier jour sur Bossa Nova : Mioux et Océane se munissent chacune d’un pare-battage et s’en servent d’accoudoir pour papoter dans l’eau. Comme dirait un philosophe Allemand : « Ach, il n’y a battage pour s’amuser ! »
pour ma part, je ressors Rackes à outils pour vérifier la pompe de refroidissement du moteur de l’annexe, qui du coup ne fonctionnera plus pour notre départ demain… [Tout est bien qui finit bien, la petite pièce fugitive a été retrouvée après votre départ, ndlr]

Vers 14h30, on quitte ce paradis pour retourner vers la civilisation de Los Cristianos. En passant au large, nous aurons la chance d’apercevoir de magnifiques dauphins globicéphales. 

La station de Los Cristianos, c’est Las Vegas : la ronde des ferries, les restaurants à touche-touche avec leurs rabatteurs qui cumulent les petits boulots… Quel contraste avec los Gigantos ! Samy du Sénégal nous convaincra quand même de manger dans le restaurant qu’il défend. 

28 octobre : Départ
L’annexe chargée de nos 4 sacs à dos, nous rejoignons la plage à la rame, puis nous déambulons dans la ville avant de déguster des Churros con chocolate en terrasse. Un taxi nous emporte vers l’aéroport de Tenerife Sur, ou toutes les indications sont également en Allemand ! Mouix-haillons cherche ses vêtements d’hiver, quant à moi, je me dis que Rackes le bleu à la peau blanche ne sera jamais Rackam le rouge à l’heure de rentrer en France.
So Long Bossa Nova, Manu et Océane ! A bientôt aux Antilles. 

Quant à nous (Manu et Océane), nous retrouverons Jorge et Jara pour le weekend, avant d’accueillir notre équipage pour le Cap-Vert : Bernard et Emmanuelle. La suite au prochain épisode !

2 réflexions sur “Canaries, épisode 2 : Gran Canaria et Tenerife en famille”

  1. Odile van den Broek

    Merci pour ce beau reportage et ces belles photos… quel contraste en effet entre les coins préservés et les lieux restreints dédiés au tourisme plus qu’intense! On attend la suite avec impatience comme d’habitude 🤗

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