Du 4 au 21 novembre, nous accueillons Bernard et Bianca Emmanuelle sur Bossa Nova, l’oncle et la tante de Manu (on continue dans la série familiale !) L’objectif de ce long séjour nautique est de faire la traversée Canaries-Cap-Vert, et de caboter entre les îles du nord de l’archipel capverdien, de Sal à São Vicente. C’est l’équipage le plus aguerri qu’aura connu Bossa jusqu’à présent : après un tour d’Afrique à deux puis une trans-Pacifique en catamaran avec leurs quatre enfants, on peut dire qu’Emmanuelle et Bernard ont 2-3 connaissances en voile… Nos 2 équipiers ont d’ailleurs vite repris leurs habitudes en mer en prenant presque les rênes du bateau. Un repos bienvenu pour le skipper, et nous sommes surtout ravis de lâcher prise sur notre Bossa Nova pour mieux apprendre à leurs côtés.
Niveau tempo, nous devons aussi nous mettre au diapason ; Emmanuelle et Bernard ont beau être de jeunes retraités, ils sont plus jeunes que retraité et le rythme est soutenu : il n’y a pas une minute à perdre de ce beau voyage ! Nous décidons d’accélérer et nos deux équipiers acceptent de ralentir un peu, pour mieux se rencontrer et passer ensemble un super moment. Ce passage laissera quelques traces : nous nous surprendrons plusieurs jours après leur départ à ne pas procrastiner, à ne pas laisser trainer les choses, à réparer en temps et en heure. Bref, une belle énergie que nous emmagasinons pour quelques temps !
Ce sont donc Emmanuelle et Bernard qui prennent la plume pour conter le récit de ces trois semaines avec nous !
Du 4 au 6 novembre : mise en bouche canarienne
Tonton et Tata sont sur un bateau. Quelle chance nous avons d’être invités à bord de Bossa Nova pour une très belle tranche de navigation. Arrivés à Tenerife, nous rejoignons Manu et Océane à Los Cristianos, assez pressés de découvrir le bateau et la vie du bord. Nous partons le lendemain vers La Gomera, à 30 milles (55km). Petit vent agréable, forcissant en fin de trajet, place au port de San Sebastian. Balade dans les ruelles colorées de la ville et le lendemain grand tour en voiture avec l’équipage de Numerosis (ndlr : notre concurrent “égyptien” pour la régate Lisbonne-Madère, souvenez-vous). Beaux panoramas sur cette île haute avec une forêt de laurier primaires, en bonus un excellent déjeuner local (potaje de berros, sorte de soupe de cressons, et puchero, ragoût de légumes et de haricots servi avec une purée de gofio).
Bossa Nova nous emmène ensuite au sud de l’île, nous mouillons sous de hautes falaises impressionnantes de Valle Gran Rey.
Le 6, une belle navigation nous attend vers La Estaca, sur l’île la plus au sud, El Hierro. 35 milles avec un vent soutenu 25 à 30 noeuds NW et une mer agitée. Jolie moyenne de 7,8 kts, avec une pointe à 13,2 kts [ndlr : 24 kmh les amis ! En voilier, quand on ne fait pas le Vendée Globe, c’est pas mal du tout]. Le port est neuf et vide, totalement mort puisque la ville la plus proche est très en hauteur et peu desservie.
Du 7 au 11 novembre : la traversée
Dimanche 07/11, nous partons vers Sal au Cap-Vert, cap 204. Nous passons au large du port de la Restinga d’où notre fille Honorine partait à la rame pour une transat, il y a deux ans…
Nous mettrons 4 jours et 22 heures pour boucler ces 718 milles (1328km). Les deux premiers jours étaient soutenus en vent et mer, mollissant en fin de parcours. L’équipage s’est très bien accordé, Bernard nous a régalé (pizzas, gateaux, kouign-amann…), beaucoup de lecture, peu de manœuvres, très agréable.
Poissons-volants, cachalots et oiseaux pélagiques sont venus nous rendre visite, et une accalmie de vent nous a permis de nous offrir une baignade à 5kmh et 3700m de fond [ndlr : on avait pas pieds].
Arrivée idéale au petit matin au petit port de Palmeira sur Sal (île au nord-est de l’archipel), bien abrité. Baignade, repos et inévitables formalités.
Du 11 au 21 novembre – de Sal à Mindelo
Pendant deux jours, nous randonnons dans le nord de l’île de Sal : salines Pedra de Lume dans un cratère de volcan 3 mètres sous le niveau de la mer, l’eau arrive par imprégnation, puis promenade au milieu de bébés requins citrons, retour par le désert via la ville d’Espargos pour quelques appros. Le lendemain promenade le long de la côte vers Buracona, infractuosité dans le littoral avec piscine naturelle. Ascension du petit Morro Lente, cône parfait de 280 m dans le désert de rocaille.
Le petit village de Carraçal sur l’île de San Antão nous a charmés, jolie balade sur le GR le long de plantations dans la gorge, et petit restaurant de Ana où nous avons dégusté du poisson frais avec vue sur Bossa Nova.
L’île déserte de Santa Luzia nous a fait vivre 24h à la Robinson. La baie est magnifique et pas trop mal protégée. Manu a tenté sa première sortie de kite-surf du voyage, mais le vent était un peu trop capricieux…
Le 19, nous arrivons enfin à Mindelo sur l’île de São Vicente. La ville a un charme désuet créole coloré. Nous faisons l’ascension du Monte Verde, hélas dans les nuages. Tant pis pour le panorama, on découvre la montagne entièrement cultivée en étages, des pièges à nuages permettent de récolter de l’eau.
Ces 3 semaines ont été très variées, les archipels se suivent mais ne se ressemblent pas. Nous avons bénéficié de très bonnes conditions de navigation sur un BOSSA NOVA prêt pour une très longue route. Emmanuel et Océane toujours adorables. Bon vent pour la suite !
Océane assortie à la saline ! Bébés requins citrons Sal Buracona à midi Morro Lente Morro Lente Les vaches sur la plage de Carraçal (São Nicolau) Resto de Ana (São Nicolau) São Nicolau Notre première prise de tout le voyage ! (avec 1 poisson tous les 3 mois, on devrait réussir à préserver l’écosystème…) Notre petit squatteur à Santa Luzia L’île déserte de Santa Luzia
1 réflexion sur “Entre deux archipels”
Merci pour ce beau reportage.On est toujours content d’avoir les nouvelles…
Bonne traversée 🥰🥰