Deux jours et quelques nœuds au cerveau de formalités d’entrée sur le territoire plus tard, nous voilà enfin officiellement admis aux États-Unis d’Amérique ! C’est parti pour visiter New-York pour 10 jours, du 16 au 26 mai.
Le fameux rêve américain
On se sent profondément dépaysés en débarquant dans la jungle de béton, après tant de jours dans le désert de l’océan, et des mois dans les îles. Tout est gigantesque, bruyant, peuplé… Avec nos bottes de caoutchouc et nos vestes de quart, on a l’impression de détonner un peu, façon Un indien dans la ville… On en prend plein la vue, d’autant qu’on a le plus bel hôtel de la ville : au mouillage derrière Lady Liberty, la vue sur Manhattan est incroyable.
Bon, ce mouillage est magnifique et gratuit (car ici à New York, ville de millionnaires et milliardaires par excellence, tout ce qui touche aux bateaux est hors de prix : comptez 50$ pour laisser une annexe 4h à un ponton, 280$ pour une nuit de port avec un bateau comme Bossa, ou encore 40$ pour faire un arrêt de 15 minutes pour embarquer des équipiers…) Mais il est aussi éloigné de Manhattan (nous sommes dans le New Jersey, ce qui semble correspondre pour les New-yorkais à la définition du bout du monde) et on n’a pas d’endroit ou poser notre annexe pour aller à terre. On cache celle-ci le long d’un vieux ponton abandonné dans le Liberty State Park, puis on prend un Uber pour rejoindre Jersey City à quelques km, et de là on prend le métro jusqu’à Manhattan : 1h de trajet en tout, mais c’est moins cher qu’une marina ou un hôtel !
Outre les passages obligés (Broadway, Time Square, le quartier des affaires de Wall street, le World Trade Center, Central Park, la promenade de la High line, un Gratte-ciel…) nous dévorons plusieurs musées de la ville ; il faut reconnaître que l’art de la mise en scène des Étatsuniens n’est plus à prouver et que les musées sont extraordinaires : Muséum d’histoire naturelle, Metropolitan Museum of Art, Ellis Island : on y passe des heures et on a tout de suite envie d’y retourner. En parlant de mise en scène, il y a une chose que je tenais impérativement à faire à New York : voir un spectacle à Broadway. Nous allons donc voir… le Roi Lion ! Nous sommes éblouis par les costumes et les décors, et je crois que c’est le meilleur spectacle que j’aie jamais vu.
Rencontres et retrouvailles
Un soir alors que nous dînions dans un pub aux Îles Vierges Britanniques, un homme dîne seul et nous engageons la conversation. Peter, fraîchement retraité, est New-Yorkais et possède un bateau amarré aux Îles Vierges Britanniques. Il rêverait de faire une grande traversée. Nous sympathisons… Il aimerait monter avec nous jusqu’à New York à la voile ! Ce n’est pas possible, mais nous promettons de nous retrouver là-bas. C’est chose faite : lui et son épouse Grace nous invitent dans un restaurant coréen et nous passons une sympathique soirée chez eux. Merci Peter et Grace !
C’est aussi l’occasion de retrouvailles avec mon amie et ancienne colocataire Allie, que je n’avais pas vue depuis six ans.
Nous faisons également la connaissance d’un oncle éloigné de Manu, un autre Emmanuel, et de sa famille, que nous emmenons en balade sur l’Hudson à bord de Bossa Nova et qui nous accueillent dans leur maison à Brooklyn. Merci à eux !
A cette occasion, nous faisons un très bref stop dans une marina pour les embarquer et les débarquer. C’est là que nous rencontrons Grain de Sail, le bateau de l’entreprise du même nom, qui relance le transport de marchandises à la voile : ils apportent des vins français à New York, transportent ensuite des produits sanitaires pour des associations en République Dominicaine, et reviennent en Bretagne avec les cales pleines de cacao et de café pour produire du chocolat bio. Leur démarche est super, et ils sont très accueillants !
Le dernier jour, nous retrouvons Jean-Marc, ami d’enfance de Manu qui vit désormais à Boston avec sa famille. En route pour Cape Cod, en passant par le nord de Long Island. Le pilote auto n’est pas encore réparé, alors nous nous relayons à trois pour barrer sur l’Hudson. C’est un bonheur ! On fera deux petits stops le long de Long Island, qui alterne entre forêt sauvage et villas délirantes : on l’aura compris, les USA et la demi-mesure ne font pas bon ménage.
Nous retrouvons Gwendoline et leurs deux filles à Falmouth pour le weekend du 29 mai (le lundi 30 étant férié aux Etats-Unis) et nous partons ensuite pour Martha’s Vineyard, une petite île au sud de Cape Cod, où s’alignent les Gingerbread Houses, des petites maisons en bois des années 1850, décorées et peintes de toutes les couleurs. C’est super de retrouver les copains, et le weekend passe trop vite… Nous passons encore quelques jours à Falmouth pour s’occuper du bateau et enfin réparer le pilote : impossible d’avoir un pro, alors on se débrouille et on ne s’en sort finalement pas si mal ! D’ailleurs, grosse victoire, on parvient aussi à faire fonctionner à nouveau l’anémomètre (l’outil qui nous indique la force et la direction du vent, et qui ne fonctionnait plus depuis des mois). Une fois le bateau prêt, avant de partir pour la prochaine escale, nous décidons de rejoindre Jean-Marc et Gwendo en bus pour une journée chez eux à Boston ! Gwendo nous fait une visite guidée de la ville sur-mesure et on passe une super soirée avec eux, merci les copains !
Puis il est temps de quitter les États-Unis pour… Saint-Pierre et Miquelon !
Martha’s Vineyard Martha’s Vineyard Jean-Marc Gwendo et les filles ! Boston
1 réflexion sur “Un jour j’irai à New York avec toi… à la voile !”
Et voilà ! Je pensais être guéri du rêve américain mais la prose alerte d’Océane donne juste envie d’arrêter de rêver new York City sur Hudson, d’aller y rouler en buick, puisque je veux faire chic ! Et vos photos radieuse s en remettent une big louche !