Transatlantique retour, épisode 2 : jusqu’à la Méditerranée 

9 juillet 2022, nous quittons Faial, aux Açores. Nous avons encore de la chance avec la météo, qui s’annonce favorable sur une bonne partie de la traversée. Cap sur Gibraltar, où nous devrions arriver d’ici 8-9 jours.

Le début de la traversée est un peu dur pour moi, avec une houle assez inconfortable. Je suis un peu déprimée de quitter les Açores aussi vite, et l’inconfort de la navigation me rappelle désagréablement la transatlantique aller ! Le troisième jour, le vent est plus fort, on réduit la grand-voile. Les vagues sont irrégulières et parfois croisées : une d’entre elles parvient même à pénétrer à l’intérieur du bateau par les escaliers en passant sous la capote !

Heureusement, 24h plus tard le vent se calme, et les vagues avec lui. Le 5ème jour la mer est calme pour de bon, le vent léger et agréable ! On fête le retour du gaz sur le bateau (oui car on était en pénurie depuis quelques mois) en cuisinant des lasagnes et des pizzas !

Contrairement à la traversée précédente, on croise assez peu d’animaux sur ce trajet ; seulement trois cétacés de nature inconnue (comme de très gros dauphins au comportement assez lent). Mais nous préférons ne pas en voir de trop, car nous commençons à approcher du Portugal, où les orques sont réputées pour leurs facéties à l’égard des voiliers, qu’elles ont tendance à attaquer jusqu’à casser le gouvernail (pas très sympa). C’est pourquoi nous décidons d’aborder Gibraltar par le sud, du côté du Maroc, où les orques semblent moins présentes. 

Nous avons une chance incroyable pour le passage du détroit de Gibraltar : depuis un mois la météo rendait très difficile le passage d’Ouest en Est (fort vent d’Est), or pile le jour de notre arrivée le vent tombe et tourne ! Le passage n’est ouvert que quelques jours. Soit dit en passant, il semblerait qu’il soit assez anormal que le vent vienne principalement d’Est à cette saison. 

Le passage du détroit se fait de nuit, d’abord avec un vent de face assez fort mais un courant favorable, puis plus tard avec moins de vent mais un fort courant contre nous : on fait littéralement du sur-place pendant une bonne heure au milieu de la nuit, du côté de Tanger. Finalement, le matin arrive et nous sommes face à la ville de Gibraltar, improbable excroissance britannique au bout de l’Espagne. Sauf que nous sommes encore côté Maroc, et qu’il faut traverser la route des cargos… Être sur un petit voilier comme Bossa Nova au milieu d’une autoroute de bateaux-citernes et de porte-conteneurs énormes avançant à 20 nds (près de 40kmh), ça donne un peu le sentiment d’être un petit hérisson traversant l’autoroute du soleil en plein mois de juillet. Heureusement nous connaissons une fin plus heureuse que le hérisson, et arrivons au matin à Gibraltar, pour une pause bien méritée de 24h avant de reprendre la route !


Pour passer de l’Espagne à l’Angleterre il faut traverser la piste d’atterrissage…. merci de bien regarder avant de traverser !

Le lendemain, direction l’Est, pour quatre jours de navigation dont une partie au près serré (donc avec le vent de face) et une partie sans vent (donc au moteur). On ne peut pas avoir de chance à tous les coups sur la météo, mais on s’en sort globalement très bien. La mer se réchauffe à toute allure à mesure que l’on s’éloigne du détroit, et passe de 17 à 28°C ! Il fait chaud, heureusement nous pouvons parfois arrêter le bateau pour nous rafraîchir. Miquelon est bien loin… 

C’est très exactement un mois après avoir quitté Miquelon que nous arrivons à Palma de Majorca, pile à l’heure pour l’anniversaire de Solenne, la sœur de Manu ! On peut dire qu’on a eu beaucoup d’estrellas en el culo pour cette transatlantique retour. Pas trop de casse, pas trop de temps pour traverser, et des conditions assez idylliques une bonne partie du temps. Merci Éole et Neptune ! Les grandes traversées, c’est terminé pour cette fois… Il restera quelques jours de traversée jusqu’à la Corse, du 27 au 30 juillet, puis Bossa Nova achèvera son parcours dans le Sud de la France mi-septembre. Entretemps, on profite des copains et copines qui vont nous retrouver en Corse au mois d’août et dans le sud en septembre !

Transatlantique retour, petit bilan :

  • 18 jours et 17 heures de navigation dont :
    • 8 jours et 15 heures jusqu’à Flores
    • 1 jour et 8 heures de Flores et à Faial
    • 8 jours et 18 heures jusqu’à Gibraltar
  • 1 mois pile poil entre le départ de Miquelon et l’arrivée à Majorque
  • 2 400 milles (4 500km) parcourus de Miquelon à Gibraltar

1 réflexion sur “Transatlantique retour, épisode 2 : jusqu’à la Méditerranée ”

  1. Jolie métaphore que celle du hérisson traversant l’autoroute ! Figurez vous que nous sommes centre d’accueil pour les hérissons rescapés….

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