Vous avez désormais la chanson dans la tête, félicitations ! Maintenant, il est temps d’apprendre ce qu’il s’est passé à bord de Bossa Nova deux mois plus tôt…
La mer est calme en cette matinée du 26 février, date à laquelle Océane, pour vous servir, décide d’écrire l’article de ces deux dernières semaines. A Terre-de-Haut, aux Saintes, l’air est doux et le ciel bleu. Juste en face, à quelques kilomètres à peine, c’est Basse-Terre en Guadeloupe. Une épaisse couche de nuages dissimule jalousement les montagnes, que nous irons découvrir dans les prochains jours avec mes parents et mon frère.
Comme souligné précédemment, les derniers mois ont été bien chargés pour Bossa Nova. Notre fière embarcation a, comme vous le savez, accueilli de nombreux amis en continu depuis la traversée de l’Atlantique. Aussi heureux que nous soyons de retrouver nos proches de ce côté-ci de l’océan, nous ne sommes pas mécontents de nous retrouver à deux pour deux semaines ! Cette fois-ci, pas question de bricoler le bateau, qui au demeurant se porte plutôt bien, mais bien de profiter à fond de nos dernières semaines martiniquaises !
En arrivant à la Martinique en décembre, j’avais dit à Manu « j’aimerais que ce séjour se transforme en stage UCPA ». J’ai été servie : équitation, randonnées, surf, kitesurf, planche à voile, natation, plongée, et bien sûr voile ; les journées sont dynamiques et l’île offre un terrain de jeux sans fin.
Après avoir quitté Odile et Louis, rentrés en métropole, nous louons une voiture pour quelques jours. Jusqu’ici nous avons fait le tour de la Martinique à la voile, essayé les transports en commun plus qu’aléatoires (on ne remerciera jamais assez la petite dame évangéliste qui, après avoir prêché la bonne parole aux brebis égarées qui attendaient un bus qui ne vint jamais, nous raccompagna en voiture du Marin jusqu’à Sainte-Anne…), tenté le stop (très efficace, même les dealeurs prennent les autostoppeurs dans leurs courses…), mais nous avons dû nous rendre à l’évidence : ici, c’est l’empire de la voiture individuelle.
Nous nous engageons donc dans les terres à bord de notre nouvelle embarcation, là où Bossa Nova ne peut hélas pas nous accompagner. Nous visitons le jardin de Balata, grand parc aménagé dans les années 1980 par un botaniste amoureux de l’île. La jungle est partout autour de cet espace, mais la diversité des plantes rassemblées ici reste impressionnante. On ne se lasse pas de la végétation luxuriante qui s’épanouit sur l’île grâce à la chaleur et l’humidité… même nos cheveux poussent plus vite ! (si si, c’est vrai)
Pour rester dans l’ambiance jungle, nous faisons également la randonnée des cascades Didier, source d’eau douce du coin très célèbre pour l’eau pétillante qui y est fabriquée. En Martinique au restaurant, on ne commande pas une eau pétillante, on commande une Didier. J’avais oublié les sensations procurées par une immersion dans de l’eau FROIDE et DOUCE. C’est un délice, et on a un peu l’impression d’être dans une publicité de shampoing.
On fera aussi une escapade au Vauclin, spot de kitesurf connu et reconnu. Malheureusement c’est une session de l’échec qui nous attend : la nouvelle aile de Manu, achetée d’occasion, nous claque dans les doigts une première fois, puis une seconde après réparation de la première fuite… Bref, on remballe, allons plutôt se promener du côté de la pointe du Vauclin, c’est très bien aussi ! Les kitesurfeurs du coin sont catégoriques : ici, la chaleur ne fait pas bon ménage avec les ailes de kite, dont les valves se décollent fréquemment. Il faut bricoler… En attendant, nous restituons l’aile à son ancien propriétaire.
Enfin, nous ne pouvions pas passer par la Martinique sans visiter une distillerie de rhum ! Notre choix se porte sur l’habitation Clément, connue pour son magnifique domaine qui en fait davantage un musée de la vie ici chez les riches propriétaires agricoles, puisqu’en effet le rhum n’est plus distillé ici (beaucoup d’habitations se sont rassemblées pour distiller leurs cannes à sucre en un seul endroit). En revanche les chais sont toujours en activité, et la douce odeur qui se dégage des fûts nous prédispose à remplir les cales de Bossa Nova, comme des vrais pirates… Après cela, un bon repas très diététique nous attend, dans le seul snack où il est bon de réserver sa place : chez Boubou à Sainte-Anne, où l’on déguste de délicieux bokits : des pains frits, garnis de plein de bonnes choses !
Rassasiés de bokits et de Martinique, il est temps de partir vers de nouveaux horizons : on rend la voiture, et on reprend notre fidèle Bossa Nova, qui fait des ronds tout seul au mouillage. Direction le nord : au-delà de la Dominique (où nous ne nous arrêtons malheureusement pas en raison des lourdes démarches administratives imposées par l’île depuis le Covid), la Guadeloupe sera notre prochaine étape !
Nous avons très peu navigué à deux jusqu’à présent, Manu et moi. 18h de traversée nous attendent. Je réclame une navigation de nuit : le temps passe vite, la mer est belle sous les étoiles, et j’aime ces moments où je suis seule Capitaine à bord tandis que Manu dort profondément. Tout est possible, je peux élaborer des plans de mutinerie, ligoter le Capitaine, virer de bord et hop direction Panama ça lui apprendra à m’enseigner la voile sans se douter de rien… Oups je divague.
Nous partons dans l’après-midi du Marin, direction les Saintes. Contre toute attente, je n’ai même pas le mal de mer ! C’est grâce à un repas sain et équilibré (petite recette anti-mal de mer : du riz blanc au Kiri, vous m’en direz des nouvelles), et à une ambiance de folie (qui a dit qu’on ne pouvait pas transformer un bateau en dancefloor en pleine navigation ?) La nuit tombe : Manu prend le premier quart pour passer le canal entre la Martinique et la Dominique. Il me réveille près de six heures plus tard pour remonter la Dominique, et je resterai à mon tour en veille pour six heures, à régler les voiles et parfois le moteur (l’île est haute, elle coupe le vent !). Encore un canal, et nous arrivons dans l’archipel des Saintes pile pour l’heure du brunch !
Un petit apéro avec nos copains du bateau Manta, partis à peu près en même temps que nous du Marin, puis nous passons les trois derniers jours à explorer notre nouveau terrain de jeu : balades, snorkeling : il faut faire du repérage pour ma famille, qui embarque bientôt sur Bossa et que nous aimerions amener ici !
Oui, la mer est calme en cette matinée du 26 février. Nous sommes à la moitié de ce voyage, déjà. Au chaud dans notre petite bulle flottante, on se sent si bien…
Au prochain épisode : le retour de la famille d’Océane à bord de Bossa Nova !
3 réflexions sur “Faire une virée à deux”
Les ongles aussi poussent plus vite sous les tropiques!
Bon ben, on va être obligé d’y retourner pour voir la Martinique ! Océane tu écris trop bien !
En Martinique on commande une Didier ou un Didier !