VoilĂ , l’aventure Bossa Nova est terminĂ©e comme vous le savez sans doute… Nous n’avons pas pris le temps d’en Ă©crire la fin, pourtant (ou justement parce que) il s’en est passĂ© des choses : plein d’amis Ă bord, trois semaines en Corse, un ouragan, encore des amis, le vent dans le nez dans le Sud de la France quelle que soit la direction choisie (c’est ça qui est magique avec la MĂ©diterranĂ©e…) Pour finir par 70km/h de vent au près serrĂ© avec mes parents, abonnĂ©s au pack sensations fortes de Bossa Nova Yacht Charter ! Allez, je vais m’efforcer de vous raconter tout ça, depuis la terre bien trop ferme de Bretagne. Voici le rĂ©cit de trois semaines bien remplies, du 1er au 24 aoĂ»t 2022.
Déjà , petit cadeau car je réalise avoir complètement oublié de le mentionner dans le précédent article : connaissez-vous le plancton bioluminescent ?
Trois semaines et un ouragan
Nous arrivons en Corse le 30 juillet, soit l’avant-veille de l’arrivĂ©e de mes amis, qui sont lĂ pour une semaine. Sur Bossa, on est toujours au top sur le respect du planning ! Nous les rĂ©cupĂ©rons Ă Ajaccio, et la colonie de vacances commence. Mes amis, c’est une joyeuse bande de sardines Ă l’huile, ou de manchots empereurs en hiver : comprenez, ils sont très proches. Tenir Ă 7 sur Bossa pendant une semaine n’est donc pas un problème ! Camille, Lucie, MĂ©lanie, ClĂ©ment et Alex sont très volontaires et enthousiastes pour apprendre le bateau, ils choisissent donc le pack Classe de mer. On leur sort le grand jeu : le spi, le jeu de la balançoire, le rappel… (d’ailleurs, Ă 6 au rappel sur le cĂ´tĂ© du bateau, Bossa remonte bien mieux le vent au près serrĂ©.)
On navigue dans le Sud de la Corse, jusqu’aux Ă®les Lavezzi. L’eau est très chaude, les mĂ©duses au rendez-vous, et les paysages magnifiques. On s’offre Ă©galement une virĂ©e dans la spectaculaire ville de Bonifacio, vertigineusement dĂ©posĂ©e sur sa falaise. Le port est hallucinant : tout au fond d’une entaille entre deux falaises, les bateaux doivent jouer des coudes pour ĂŞtre placĂ©s (il faut Ă©videmment rĂ©server), et les employĂ©s courent dans tous les sens. La semaine passe beaucoup trop vite, entre chants de colo (dont le très prisĂ© « Mimi la reine des mouettes »), jeux, cuisine et baignades.
Le soir-mĂŞme du dĂ©part de ma joyeuse petite bande, on accueille l’Ă©quipage suivant : Camille et Laurène (cette dernière Ă©tait dĂ©jĂ venue Ă bord l’annĂ©e dernière). Elles ne se connaissent pas encore, mais c’est le dĂ©but d’une terrible amitiĂ© (ou d’une belle aversion, on ne sait pas trop). Cette deuxième semaine corse est plus calme : on navigue moins, car Manu et moi sommes un peu fatiguĂ©s après ces trois derniers mois de navigation intensive. On s’offre une petite plongĂ©e sous-marine, nos deux amies Ă©tant Ă©galement plongeuses. Pas la meilleure session de tout le voyage, mais c’est toujours agrĂ©able de s’immerger 🙂 Les orages Ă©clatent tous les jours sur la Corse, on s’en prend quelques-uns mais rien de mĂ©chant. L’air est lourd, Ă©lectrique, chaud. C’est annonciateur de la suite…
Les copains de la troisième semaine, Constantin et Charlotte, ne le savent pas encore mais ils auront le droit au pack ExtrĂŞmement ExtrĂŞme (les petits veinards). Nous les rĂ©cupĂ©rons après avoir dĂ©posĂ© Camille et Laurène Ă Ajaccio. C’est un couple d’amis de Manu, qui naviguent souvent avec lui ou d’autres amis. Charlotte est comme moi : très sensible au mal de mer. Jeunes parents, ils prennent des vacances sans enfant pour la première fois et sont ravis : on navigue un peu, on mange bien, il fait chaud… Le 17 aoĂ»t au soir, on apprend par un autre bateau qu’il y a des risques d’orage pour le lendemain midi. On hĂ©site entre une baie assez large mais pas spĂ©cialement charmante, ou une petite crique plus sauvage. Ayant un peu la flemme de naviguer plus loin, on reste dans la baie large : Sagone. Mais nous n’avons aucune idĂ©e de ce qui nous attend, personne ne pouvait l’imaginer.Â
Le 18 aoĂ»t au matin, c’est l’ouragan. Dès le rĂ©veil,  la chaleur est insoutenable (plus de 30 degrĂ©s), l’air est lourd, jaunâtre et empreint d’une forte odeur de brĂ»lĂ©. On regarde la cĂ´te, persuadĂ©s qu’il y a un feu de forĂŞt quelque part, mais rien. Juste le temps de voir un Ă©norme nuage noir en forme d’arc se diriger droit sur nous. Nous avons Ă peine le temps de fermer les hublots avant que n’Ă©clate la tempĂŞte. Ce genre d’ouragan express (medicane : hurricane de MĂ©diterranĂ©e) se forme en quelques heures Ă peine et est très difficile Ă prĂ©voir. La mĂ©tĂ©o particulièrement chaude et la canicule ocĂ©anique (tempĂ©rature très Ă©levĂ©e de la mer, 5°C au-dessus des normales saisonnières) de cet Ă©tĂ© favorisent ce genre d’évĂ©nement, causĂ© par un choc entre de l’air très chaud Ă terre et de l’air très froid en altitude.
Une heure et 225km/h de vent plus tard, nous faisons partie des quelques miraculĂ©s du mouillage, Ă ne pas avoir dĂ©rapĂ©, perdu notre ancre ni trop endommagĂ© le bateau. Encore un coup de notre bonne Ă©toile… Nous sommes quand mĂŞme bien secouĂ©s. La journĂ©e qui suit est terrible, puisque d’autres orages sont annoncĂ©s pour le soir : nous passons la journĂ©e Ă analyser la mĂ©tĂ©o, discuter avec d’autres gens pour confronter les points de vue, tergiverser : faut-il prendre le large et passer les prochains orages loin des cĂ´tes ? Faut-il rester oĂą nous sommes puisque le mouillage a tenu une fois ? Nous dĂ©cidons finalement de rester au mouillage et de se prĂ©parer correctement cette fois-ci, en rangeant l’annexe et tout ce qui peut ĂŞtre rangĂ©, attachĂ©, sĂ©curisĂ©. Charlotte et Constantin dĂ©cident de rester avec nous Ă bord de Bossa (alors que nous leur proposons de dormir Ă terre), ce qui nous touche beaucoup. Manu et moi nous relayons pour surveiller le bateau et les radars mĂ©tĂ©o une bonne partie de la nuit, jusqu’Ă 3h. Finalement rien de mĂ©chant ne se passe et on peut enfin dormir…
Le lendemain, nous naviguons un peu vers le Nord direction Piana, avant de rebrousser chemin : l’ouragan a soulevĂ© la mer pour 48h, nous naviguons avec très peu de vent dans des vagues de 3 mètres, c’est très inconfortable et Charlotte et moi ne le vivons pas très bien. D’autant plus que c’est assez dĂ©primant de longer la cĂ´te et de voir des dizaines de voiliers Ă©chouĂ©s sur les plages ou fracassĂ©s sur les rochers. En faisant demi-tour, nous tombons sur un bateau pneumatique Ă la dĂ©rive : encore accrochĂ© Ă sa bouĂ©e de mouillage, celle-ci a dĂ» se rompre au moment de l’ouragan. Si nous le laissons, il finira sur les rochers. Il n’est pas endommagĂ©, le moteur de 250CV est tout neuf. OpĂ©ration rĂ©cupĂ©ration du bateau ! Pas facile dans les vagues, mais on parvient, après avoir tournĂ© autour quelques minutes, Ă l’attraper et Ă l’accrocher Ă l’arrière de Bossa. Les secours sont prĂ©venus par radio, nous ramenons l’embarcation Ă Sagone. Disons que nous rendons la pareille après notre disparition d’annexe du dĂ©but du voyage… Nous contactons la gendarmerie et les secours pour essayer d’identifier les propriĂ©taires, mais ils sont dĂ©bordĂ©s. Le bateau finit en sĂ©curitĂ© sur une bouĂ©e de mouillage prĂŞtĂ©e par un professionnel du nautisme qui a une place ici. Finalement nous n’aurons plus de nouvelles de ce petit bateau, mais espĂ©rons qu’il a bien retrouvĂ© ses propriĂ©taires 🙂
Le derniers jours en Corse se dĂ©roulent plus ou moins calmement. Nous retournons aux Ă®les Sanguinaires avec Charlotte et Constantin. Quelques bricoles sont Ă rĂ©parer sur le bateau (notamment le guindeau, c’est-Ă -dire le moteur qui permet de remonter l’ancre sans se fatiguer…) et après avoir laissĂ© nos amis Ă Ajaccio nous dĂ©cidons de passer deux nuits au port pour s’occuper de Bossa, qui en a bien besoin. Au passage, nous retrouvons par pur hasard sur le mĂŞme ponton un couple d’amis rencontrĂ©s en dĂ©cembre au Cap-Vert ! Nadine et Mc Coy ont aussi des soucis sur leur bateau, alors nous passons une soirĂ©e tous les quatre pour se remonter le moral et se raconter nos vies, six mois après notre rencontrĂ© ! Mc Coy nous offre une aide prĂ©cieuse sur la rĂ©paration du guindeau, merci !! Le rendez-vous est pris pour des retrouvailles en Bretagne, oĂą ils habitent aussi. Une dernière nuit au mouillage aux Ă®les Sanguinaires, puis il est temps de partir pour le Continent : 24 aoĂ»t, vent lĂ©ger, direction Port-Cros !
Suite et fin au prochain Ă©pisode.
2 rĂ©flexions sur “La Corse : comme un ouragan qui passait sur moi 🎶”
On aime les packs extrêmement extrêmes sur le meilleur des bateaux ! 🥰
Bonjour Equipage de Bossa , J’ai suivi votre pĂ©riple de 14 mois je ne peux dire que BRAVO.
Nous y Ă©tions aussi le Fameux 18 Aout Nous avons eu nous aussi beaucoup de Chance seul l’annexe c’est prise pour un cerf volant .lol.
Vous avez mis votre S O 39 a la vente il m’interesse vraiment il est peut etre temps que je remplace mon bon et vieux Kirie par un bateau plus voileux . Je vais contacter Navy service pour de plus amples renseignement.
Merci encore j’ai passe de bons moments a visionner vos Videos
Francis Bateau « Antines »